Le samedi 23 août 2025 s'est tenu le DemoDay, marquant une étape cruciale du premier hackathon IoT sur la qualité de l’air au Sénégal, organisé par kaikai et lancé depuis le mois de juin 2025.

Cet événement a permis de réunir des jeunes innovateurs autour d'une problématique environnementale et de santé publique majeure.

Le Contexte : La Qualité de l'Air, un Enjeu de Santé Publique

L'organisation de ce hackathon répond à la nécessité de faire face à une situation alarmante au Sénégal. La pollution de l’air atteint régulièrement des niveaux critiques, en particulier dans les grandes villes comme Dakar et Thiès. Les pics de particules fines (PM 2.5) peuvent parfois atteindre jusqu'à cinq fois les normes fixées par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Cette mauvaise qualité de l'air affecte directement la santé des populations, pouvant causer des maladies graves comme le cancer et des maladies respiratoires. Des milliers d’élèves présentent chaque année des problèmes respiratoires, ce qui agit non seulement sur leur santé, mais aussi sur leur rendement scolaire. Un problème majeur identifié, est le manque de sensibilisation par rapport à la qualité de l'air, ainsi que le fait que la population dispose de peu d'informations ou ne comprend pas ces données pour anticiper ces pics et prendre des mesures préventives adéquates.

Chez kaikai, notre objectif a toujours été de mettre l'expertise technologique au service des projets à impact, cherchant à ce que leurs actions profitent à la communauté. Le hackathon s’inscrit dans un projet plus large de mesure de la qualité de l'air au Sénégal, visant à **impliquer encore plus d'acteurs** pour susciter l'innovation.

Un Événement Historique pour l'Innovation au Sénégal

Le DemoDay a marqué un tournant dans la reconnaissance des innovations locales dans ce secteur. M. André Jacques DIOH, modélisateur au Centre de Gestion de la Qualité de l’Air du Ministère de l'Environnement et de la Transition écologique, a souligné que c'était "la première fois qu'il assistait à un concours d’innovations sur la qualité de l’air au Sénégal" en treize ans de carrière.

Sur plus d’une quarantaine de projets initialement proposés, huit équipes ont été sélectionnées dans le cadre de ce hackathon et pour présenter leurs innovations lors de ce Démoday. Ces équipes ont été accompagnées par des formations dispensées par des experts du domaine (qualité de l'air , objets connectés, sensibilisation). Pour faciliter le prototypage, kaikai a mis à disposition de chaque équipe le matériel technique nécessaire, incluant des capteurs, des microcontrôleurs, imprimante 3D etc.

Les équipes ont exposé diverses solutions, telles que : des applications mobiles, des plateformes web de surveillance, des outils de cartographie de la pollution, des montres connectées alertant en cas de pollution, ou encore des panneaux LED reliés à des capteurs affichant en temps réel le niveau de qualité de l’air. Le jury, composé d'André Jacques DIOH, Ahmed Gueye, Mamadou Diallo, Aboubacry Sadikh Niang et Nils Kaiser, a examiné les prototypes et fourni des retours constructifs aux différentes équipes.

Les Innovations Lauréates

À l’issue des démonstrations, trois équipes se sont démarquées par l’originalité de leurs prototypes et la qualité de leurs présentations, prenant ainsi la tête de la course au Prix Innovation.

1ere Place: Airlight Galsen Iot (Dakar)

L’équipe basée à Dakar a développé une solution à la fois technologique et écologique visant à alerter de la qualité de l'air en direct dans les écoles, zones souvent fortement exposées.

Leur projet repose sur deux idées fortes :

1. L’installation de panneaux à matrice LED au-dessus des classes, affichant en temps réel un message simple et compréhensible par tous, accompagné d’émojis (un visage souriant pour l’air bon et non souriant pour l’air mauvais). L’équipe a présenté un prototype fonctionnel de son dispositif LED.

2. L’introduction de plantes dépolluantes à l’intérieur des salles de classe, afin d’améliorer concrètement l’air respiré par les enfants.

L'équipe de Thiès a conçu une application mobile pour rendre la qualité de l’air visible et compréhensible par tous.

Leur solution propose :

• Un tableau de bord interactif pour suivre et comparer les niveaux de pollution

• Une carte dynamique pour identifier les zones sensibles.

• Un algorithme prédictif capable d’anticiper les pics de pollution, répondant au besoin de recevoir des prédictions à l'avance.

3ème Place: Airus (Ziguinchor)

L'équipe de Ziguinchor a mis au point une solution ciblant la protection des élèves en milieu scolaire.

Leur innovation est une montre connectée à porter au poignet des enfants, notamment les plus sensibles. Cette montre est conçue pour alerter en cas de pics de pollutiondétectés par les capteurs, afin que les enfants puissent adopter immédiatement les gestes de protection adaptés (porter un masque, éviter de jouer dans la poussière, etc.). Le prototype de la montre a été entièrement dessiné et conçu par l’équipe grâce à l’imprimante 3D mise à disposition par kaikai.

Conclusion : La Phase Déterminante du Déploiement

Ces équipes ont fait preuve de talent et d’imagination pour créer des solutions numériques impactantes. Néanmoins, l'aventure ne s'arrête pas là. La prochaine étape, considérée comme déterminante pour le résultat final, est la phase de déploiement sur le terrain des capteurs et des solutions.

Cette phase cruciale permettra de démontrer l'impact concret des innovations de l'IoT et de la technologie digitale au service de la protection des communautés sénégalaises contre la pollution de l'air. Ce déploiement, essentiel pour mesurer le potentiel d'impact, inclura la mise en place d'une quarantaine de capteurs dans 5 régions du Sénégal (Information non présente dans les sources fournies et à vérifier de manière indépendante) ainsi que des activités de sensibilisation sur le terrain qui seront menées par les équipes (Information non présente dans les sources fournies et à vérifier de manière indépendante). C'est ce déploiement qui sera décisif pour évaluer l’impact réel de ces innovations. Le Centre de Gestion de la Qualité de l'Air s'est dit disponible pour accompagner le projet.